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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
8 janvier 2024

OLGA, L’INVITÉE DE LOUISE. Vivre seule.

RUE PARISIENNE

 

Louise est désormais pianiste de concert. Elle ne vit chez Jeanne, sa parente. Celle-ci est hantée par Olga, une danseuse ruse à la rancune tenace.

Je commençai à vivre seule et l'emprise de cette parente resta forte des mois durant. Je demeurais étonnée que ma cousine, qui avait semblé si ignorante d'Olga, en sut autant sur elle et sembla redouter qu'elle m'influence négativement. Comment une danseuse russe qui se produisait avec les Ballets russes avant la première guerre, aurait-elle pu le faire ? Voilà qui était impossible.

Comme ma vie changeait  je ne pensais de moins en moins à cette exotique figure et le temps passant, Je l'oubliais purement et simplement.

Je fus engagée d'abord à Reims puis à Limoges et enfin à Lille. Là, malgré l'ambiance du nord qui ne me plaisait pas tant que l'atmosphère parisienne, je fus heureuse et le restai des années durant.

Je me mariai avec un violoniste et nous eûmes une petite fille. On l'appela Katia, ce qui pouvait passer pour un prénom russe...

Je voyais Jeanne de temps en temps quand j'allai à Paris et je fus surprise de son évolution. Je l'avais connue comme une personne de bon sens, plutôt calme et observatrice. Je la trouvais désormais nerveuse, agitée et peu cohérente dans ses propos. A vrai dire, elle continuait d'avoir peur pour moi. Cette danseuse...

Elle m'avoua rêver d'elle presque toutes les nuits. Cela la troublait au plus haut point. Prisonnière d'elle au moment d'aller dormir, elle la retrouvait sans cesse dans ses pensées diurnes et cela la rendait plus agitée encore.

- «Elle ira te faire du mal »

- « Mais pourquoi ? »

- « Tu réussis ! »

Je ne moquais pas de Jeanne qui ne semblait plus elle-même mais bien entendu, je demeurais perplexe.

Je finis par lui demander ce qui dans la trajectoire d'Olga pouvait l'effrayer au point de penser qu'elle me ferait du mal. J'étais heureusement mariée, avait une enfant adorable et était appréciée comme musicienne ! Était-ce cela ? Si oui, Olga ne pouvait rien contre moi. Elle pouvait en être persuadée, elle, cette parente qui m'avait rendu un si grand service, en m'accueillant !

Elle avait désormais avec elle deux ou portraits de la danseuse russe, que je n'avais jamais vus ! J'en fus très étonnée.

- « Tu les avais déjà et ne me les as pas montrés ? »

- « Oh non, non...Un antiquaire, tu sais... »

Je ne pus rien en tirer d'autre. De ce joli visage aux yeux clairs, se dégageait au premier instant, une grande mélancolie. Mais à y bien regarder, il n'y avait pas que de la bonté dans ce regard. De la ruse...Oui, on aurait bien dit.

Je calmais Jeanne comme je pus et lui conseillais de se défaire de ces portraits qui l'influençaient négativement. Paraissant se reprendre, elle me dit qu'elle obéirait.



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