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3. Le Faune et la jeune fille.  

Erik Anderson, danseur, vient de rencontrer Kyra Nijinky, la fille du grand artiste autour duquel tourne le film qu'il tourne. Sur une plage californienne, il rencontre une jolie jeune fille...

Au matin, toute angoisse avait disparu. Il reprit la route. L'aube était belle. Plus rose que verte au bord de l'océan. Il se sentit comme grisé et plusieurs fois, il fut submergé par une émotion si intense qu'il se demanda s'il ne devait pas s'arrêter là, descendre une petite côte, rejoindre une plage et nager à n'en plus finir. Elle, cette femme, lui avait donné la belle énergie du Faune, après tout  et il se sentait ivre de lui-même et du Danseur. L'eau scintillait et il décida de ne pas renoncer. Il se gara. L'océan bruissait et il dévala une pente sableuse avant de rejoindre les vagues douces. La marée était basse. Il n'y avait pas de courant. Il aimait la couleur de l'eau et sa tiédeur. Tout était facile. Il nagea longtemps, très longtemps, s'allongea sur la plage, ferma les yeux et s'écouta respirer puis, une autre fois, il entra dans l'eau. Il était déjà dix heures du matin, c'était un peu tard. Il y avait des promeneurs et d'autres baigneurs. L'océan n'était plus avec lui.

Il s'installa à une terrasse et demanda un café. Ses cheveux étaient mouillés. Il s'était changé à l'hôtel et portait un jean et un pull bleu foncé très léger, ouvert en V. Il avait les pieds nus dans ses chaussures. La serveuse était très jeune et très jolie. Elle lui lança un regard appuyé en le servant et alors qu'il n'y avait pas encore grand monde, il la vit, amusé, déambuler de table en table et chercher le moyen de lui parler. Finalement, elle revint vers lui et lui tendit un petit morceau de papier plié en quatre. Il fronça les sourcils, eut un sourire intrigué et déplia le papier : c'était son numéro de téléphone. Il fit « non » de la tête doucement mais la fille qui était très bien faite et avait un visage radieux ne se démonta pas. Elle hocha la tête en signe que oui. Alors, il écrivit sur le morceau de papier : « Danseur. Tournage film : Los Angeles. Horaires. ». Elle pinça les lèvres, réfléchit puis écrivit : « Oui, mais toi, très beau ! Bon motif retard. » Puis elle désigna son cœur. Elle dit « Chloé ». Il ne put s'empêcher de sourire et désignant son cœur aussi, dit : « Erik ». Elle se pencha vers lui, et comme elle avait un corsage un peu ouvert, il vit mieux ses seins qui étaient lourds et denses, magnifiques. Il se sentit brusquement troublé et elle le vit. Elle écrivit : « Toi, Erik, maintenant ». Il rit encore mais elle était belle et l'excitait. Il fit un signe d'acquiescement. Elle lui dit : « Onze heures-midi, j'ai une pause ». Elle le dévorait des yeux. Il soupira puis écrivit : « où ? ». Elle eut un sourire malicieux et lui répondit : « je viens te chercher dans vingt minutes. Tu verras où. » Il attendit et bien sûr, elle vint. Elle portait une incroyable robe courte qui mettait en valeur ses longues jambes. Elle était très blonde et avait lâché ses cheveux. Il était content d'être là. Elle habitait à deux minutes et l'entraîna dans un petit studio. Elle ferma la porte à clé et se plaça devant lui. Il lui retira sa robe. Effectivement, ses seins étaient beaux, fermes, émouvants. Il les prit dans ses mains et les serra, ce qui la fit gémir puis s'agenouilla pour lui retirer sa culotte. Elle avait une belle cambrure et il était fier qu'elle fût à la fois si jeune et si belle. Ils s'embrassèrent longtemps et il comprit qu'il aurait pu être rapide, même expéditif sans qu'elle lui fasse le moindre reproche. Mais il prit son temps. Il la caressa longtemps à l'entrejambe à tel point qu'elle criait presque de plaisir quand enfin, il la poussa sur le lit. Il se mit à genoux et se mit à la lécher. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas léché une femme. Dieu que c'était bon ! Elle avait un joli sexe, ses petites lèvres étaient très fines. Quand il ne la caressait pas, il regardait cette extrémité d'elle si dilatée et si humide. Au moment de la prendre, il lui demanda une protection mais elle l'attira avec une telle passion qu'il la pénétra bien plus rudement qu'il ne l'aurait voulu et s'enfonça en elle. Elle n'en parut pas du tout offusquée et lui sourit. Elle était vraiment belle : un beau corps bien proportionné, une peau douce et hâlée, un merveilleux visage. Elle s'accrochait à lui et avait relevé haut les cuisses ; elle était très active, très mouillée, assez technique aussi car elle savait accélérer et ralentir son plaisir. Elle le repoussait, le faisait revenir en elle. Elle le stimulait en lui parlant. Rien d'obscène. Des encouragements, des paroles douces aussi. Elle pouvait avoir vingt ans. Il la faisait gémir. Elle passait les mains dans ses cheveux, touchait son visage. Il continuait de la prendre avec émerveillement. Comment avait-il pu oublier à quel point c'était bon de faire l'amour à une femme, à quel point il pouvait s'agir de commencements. Elle n'était certainement pas une professionnelle et encore moins une fille déséquilibrée. Elle était serveuse sans qu'il sache s'il s'agissait d'une profession ou d'un job d'été. Beaucoup d'hommes devaient tourner autour d'elle et de temps en temps, elle était attirée par un garçon, faisait l'amour avec lui et n'avait pas d'état d'âme. Elle était naturelle. La sensualité, chez elle, l'était.

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Qu'elle se comportât de manière libre lui plaisait. Il se moquait des idées attendues, vivant lui-même une dualité qui lui rendait la vie passionnante. Il se préoccupait des petits cris qu'elle poussait maintenant, des halètements qu'elle avait et il la prit plus rapidement ; Elle lui caressait les reins, elle appuyait sur ses fesses. Elle était en sueur, belle, humide et il sentait qu'il ne se contiendrait pas longtemps. Il le tenta pourtant de le faire et se redressa sur ses bras pour la pilonner autrement. Il voyait son buste ainsi et ses seins et il voyait surtout l'imminence du plaisir sur son visage. Il alla et vint encore en elle puis se cambra. Elle cria brutalement tandis qu'il gémissait et il la sentit toute secouée de spasmes avant que lui-même ne se libère. Ils restèrent ensuite l'un contre l'autre puis se regardèrent. Des regards sans pensées. Il Resta ensuite un long moment à ses côtés, se contentant de lui caresser les seins. Elle était heureuse et très confiante et quand il se redressa, prenant conscience du temps qui passait, elle poussa un petit gémissement qui marquait sa déception. Il l'embrassa sur les lèvres et lui sourit encore. Ce fut elle qui se montra bavarde.

-Erik, vraiment tu es un bel amant !

-C'est un beau compliment !

-Je ne suis pas curieuse, tu sais, mais tu es très attirant, élégant et en plus, tu n'as pas l'air d'être sot. Difficile de te croire timide et chaste. On dirait que tu as l’habitude des femmes…

-Des femmes ? Non, pas tellement.

Il lui sourit d’une façon qu’elle trouva étrange puis prit une douche dans le minuscule studio avant de chercher ses vêtements. Il hésitait.

-Je reste, si tu veux… 

Dans les draps, elle était belle. Elle fit un signe de tête négatif :

-Malheureusement, non ; C'est une question d'horaire, dit-elle. Je travaille. Sinon, je l'aurais refait avec toi, c'est sûr. Tu as une bouche très habile. Je n'avais pas été aussi bien léchée et prise depuis longtemps et vraiment j'adorerais l'autre orifice ! Rien que d'en parler, je suis très excitée.

Il était devenu un peu distant. Elle dit :

-Oh mais peut-être que tu détestes toutes ces pratiques de sodomie. Certains hommes n'aiment pas du tout.

Il ne put s'empêcher de s'amuser :

-Je n’ai rien contre.

-Tant mieux. Tu souris de nouveau : pourquoi ?

-Pour rien. Vraiment pour rien. Personnellement, Je t'aurais volontiers prise de cette façon. Je n'ai rien contre, bien au contraire. Mais, tu travailles et j'ai mon tournage.

- Ton tournage mais c'est vrai ?

- Oui.

- Et danseur ?

- Aussi. Danseur classique.

- C'est impossible ! Tu es peut- être acteur et tu fais beaucoup de sport mais danseur dans des ballets avec des tutus ! Ah non, là, je ne te crois pas ! Mais tu mens !

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Cette fois, il rit plus franchement. Puis il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Il l'embrassa sur la bouche et sur le front et quand il partit, elle lui demanda s'il avait gardé son numéro de téléphone. Il dit « oui ». Alors, elle prit un autre bout de papier et écrivit : « Erik, la prochaine fois, toi, moi, deux orgasmes. » Elle était adorable. Il se noyait dans ses yeux bleus. Elle avait un visage très bien construit où les disharmonies  mises ensemble créaient la beauté. De profil, avec son petit nez busqué, elle était mystérieuse. De face, c'était une belle Ève de la Renaissance italienne. Belle, belle. Elle le regardait avec intensité et il la trouvait adroite de n'avoir remis sur elle que sa robe moulante.

- Je dois te donner quelque chose !

-Non, Chloé ! On ne se connaît pas !

-Mais, je m'en fous de ça. Je te fais un cadeau.

Elle enroula autour de son cou un foulard indien bon marché. Il était pour lui, à cet instant, le plus merveilleux des cadeaux.

-Bleu et vert. Il va avec tes habits.

-C'est un cadeau charmant. Et tu es si belle!

-Ah non, non. Ou « juste jolie ». Mais toi, tu es...tellement mieux. Un peu trop ailleurs, j'ai eu de la chance, je crois...