A Cannes, Webster se heurte à Irène Diavelli qui, selon lui, a envoûté Niels. Il l'intimide...
Elle était hagarde :
-Que je n'ai jamais su ce qu'était l'amour avant Niels ? Cette question ne m'offusque pas. Mes deux maris ont été de bons partenaires mais c'étaient des hommes faits. Aimer un adolescent comme Niels, ce n'est pas la même donne. Mon fils ? Mais bien sûr que je l'aime. Ne confondons pas les plans. Le point de confluence, l'absolu, vous savez ce que c'est !
Il s'avançait vers elle, mauvais.
-Je me moque de votre amour et je veux que vous cessiez d'appeler à vous celui que j'aime.Habiter le corps de Niels un temps était pour vous la concrétisation d'un rêve. Oui, vous vouliez parfaire sa carrière mais vous l'étouffiez. Vous alliez le mettre à mort.
-Jamais.
Webster la gifla.
-Je peux te tuer, ici, Irène, moi, ça ne me fait rien...Et ce sera très facile.
-Vous allez m'étrangler ?
Il rit.
-Quelle femme stupide ! Je jette des sorts moi-aussi et crois-moi, tu ne pourras pas t'en tirer. La médecine ignore ces choses-là. Ma sœur et moi, avons un grand pouvoir.
-Des sorciers.
-Contre une sorcière sans grande envergure...
Elle éclata en sanglot. Webster se pencha vers le fauteuil où, décomposée, elle cachait son visage dans ses mains.
-Tu t'engages à ne plus le poursuivre ?
-Il veut me voir.
-Oh et tu veux le voir, toi-aussi. Soit, il viendra. Dis lui que tu lui joueras Satie. Fais ta gentille. Et c'est tout. Une rencontre, une seule. A chaque tentative pour faire autre chose que ce que je veux, je te frapperai ; Tu t'affaibliras. Et crois-moi, tu cesseras de récidiver...
-Il aurait dû mourir dans un avion pour Boston qui s'est écrasé !
-Il a pris celui de New York ! C'est au moins une belle chose que tu as faite pour lui...Maintenant, laisse-moi.
Et la tirant par le bras, il la guida vers la sortie.
Retrouvant Martine, elle se dit fatiguée mais elle eut assez d'aplomb pour se promener dans Cannes l'après midi et dîner avec son amie le soir. Elle avait mesuré le pouvoir de Webster. Il lui avait pris Niels. Mais elle avait la musique...