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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
28 novembre 2023

La Nuit de L'Envol. Partie 3. Diane à Albany. Encenser Niels et Daniel.

 DIANE ET DANIEL W

Comme les fêtes de fin d'année se profilaient, il lui dit :

-Nous irons à Albany, chez ma sœur.

Et ils y allèrent. L'hiver était arrivé et le trajet entre New York et Albany fut marqué par le dénuement et la grisaille des paysages. A leur arrivée, ils furent accueillis par une Diane solitaire, vêtue de lainages marron et couverte de bijoux anciens. Elle fut plus mondaine que chaleureuse, dévora Niels des yeux et leur attribua la même chambre. Se débrouillant pour être seule avec le jeune homme, elle lui dit :

-Vous êtes magnifique ! Daniel est vraiment le compagnon qu'il vous fallait. Vous portez beau l'un et l'autre et dans des genres très différents. Ah, vous avez un bel avenir !

Toujours sous le charme de Webster, le danseur rit et abonda dans le sens de cette femme étrange. L'écrivain arrivant, elle renouvela ses compliments tandis que celui ci passait autour des épaules de son jeune compagnon un bras protecteur.

Les jours suivants, ils s'accoutumèrent aux lieux. Quand Niels s'était trouvé chez elle en compagnie de Liza, l'artiste conduisait un de ses séminaires de peinture qu'elle aimait à donner. Aussi était-elle entourée de stagiaires qui, enchantés, de leur séjour, fêtaient leur départ. Cette fois, il n'y avait personne et la maison d'Albany lui parut à la fois plus belle et plus étrange. Elle était vaste et dotée de nombreuses dépendances. Que Diane pût s'y épanouir car elle y formait de nombreux peintres se comprenait, pas qu'elle y résidât seule était plus déconcertant. Qu'y faisait-elle quand elle ne peignait pas ? Il interrogea Daniel

-Tu penses que Diane s'ennuie par moments?

-Mais oui !

-Elle ne m'a jamais dit que c'était le cas. C'est sa ville. Elle sait quoi y faire. Et puis, elle a son art...

Niels, qui avait vu Daniel écrire des heures durant dans son appartement de Brooklyn, pensa qu'elle était semblable à lui. Elle s'immergeait tout entière dans les sujets choisis et ignorait le passage du temps. L'écrivain lui donna raison :

-Diane et moi sommes hors du temps ! Notre œuvre nous accapare et nous nourrit.

C'était sans doute vrai mais l'un et l'autre étaient très terriens aussi et captateurs...

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