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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
12 décembre 2023

La Nuit de L'Envol. Partie 2. Alexia la mécène.

 

by BY

Très élitiste au départ, cette danseuse exigeante et hautaine qui visait la perfection, s'était adoucie. Elle avait cinquante sept ans et après une carrière plutôt brillante, elle avait appris à se soucier de ceux pour qui la danse est tout mais qui sont totalement desservi par leur environnement. Quand on est une enfant de la balle qui grandit dans un univers où tout le monde fait de la danse classique, passe par le conservatoire de musique ou fait une école de chant très recherchée, on ne se rend pas forcément compte de sa chance. Bien sûr que tout n'est pas si simple puisqu'il faut convaincre de son talent et être à la hauteur des espoirs mis sur vous mais tout de même...Elle avait été entraînée par sa mère et sa grand-mère qui toutes deux avaient été danseuses classiques et encouragée par son père dont la réputation de chef d'orchestre dépassait le Danemark. Il lui avait été facile d'aimer les arts puisque les Muses aimaient sa famille et des années durant, elle avait vécu dans un univers fermé, dansant impeccablement puis recevant les applaudissements comme un juste dû. A quarante ans, elle se produisait encore en solo mais avait compris que son riche mariage lui offrait un échappatoire non négligeable. Il était bon de se retirer petit à petit du monde de la danse en continuant à vivre dans un monde doré fait de croisières sur des bateaux de luxe, de vacances dans les îles grecques et de séminaires sur la sculpture où son mari, lui-même sculpteur de renom, se taillait la part du lion. Mais ce rôle de maîtresse de maison et d'épouse attentionnée avait trouvé sa limite une après-midi où elle était tombée sur un documentaire qui l'avait retourné. Dans une des banlieues de Johannesburg, de jeunes danseuses avaient décidé d'ouvrir des cours pour des élèves sans le sou qui vivaient le plus souvent dans une grande précarité. Ces cours, basés sur une discipline complexe et un travail régulier auraient dû être voués à l'échec mais le contraire s'était produit. Ces jeunes garçons et ces jeunes filles s'étaient mis à fréquenter régulièrement les classes de danse et avaient rivalisé d'application. Au bout de cinq ans, grâce à des fonds privés, l'école s'était dotée de plusieurs salles et d'un petit théâtre où, en fin d'année, les élèves offraient un spectacle de fin d'année. Ce qu'elle en vit stupéfia Alexia. Au Brésil, à Rio de Janeiro et Afrique, à Dakar, elle vit que des initiatives similaires avaient vu le jour...

 

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