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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
26 janvier 2024

Erik/N Le Danseur. Partie 4. Erik et Catharina.

KATHARINA DAVID

Parlant davantage avec Katharina David, il apprit son histoire. Elle avait été mariée très jeune avec un homme qu’elle aimait profondément, eu un fils mais à vingt-quatre ans, et elle était veuve. Son mari avait eu un accident de la route. Son seuil avait été long. Un temps elle était retournée au Danemark mais sa vie n’y avait pas été simple. Elle avait fini par se remarier avec pianiste avec lequel elle avait eu un second fils. Ce mariage-là n’avait pas duré. Elle avait découvert qu’en fait elle ne pouvait remplacer son premier époux et elle s’était aussi avouée avoir pris goût à une vie indépendante.  Se construisant une carrière, elle avait chanté sur de multiples scènes et avait été reconnue pour sa valeur. Sa voix s’en allant, elle cherchait que faire mais ne manquait pas d’idées. Au mieux, elle ouvrirait une école de chants aux Usa et au pire, elle irait au Danemark où il lui restait de la famille. Elle ne doutait pas d’y trouver un emploi qui soit en rapport avec la musique. Ses deux fils étudiaient encore ; elle penchait donc pour l’Amérique. Erik, face à l’histoire de cette femme, fit profil bas mais, tout en restant discrète, elle lui fit dire ses inquiétudes.

-Je suis chorégraphe. Je devrai retourner à New York.

-Sandborn.

-Oui, vous connaissez ?

-Bien sûr !

-Je ne sais pas ce que je vais faire. Je suis aux USA depuis longtemps mais…

-Si vous deviez ne plus travailler pour cette compagnie, vous n’aimeriez pas retourner au Danemark ? Vous y avez vécu bien plus longtemps que moi !

-J’ai eu une petite fille avec une jeune femme dont je me suis séparé…

Il lui raconta brièvement son histoire.

-Ah, je comprends. Si vous vous éloignez autant…

-C’est une chance : elle habite à San Francisco avec sa famille. Je me familiarise avec elle.

-Comment la décririez-vous ?

-Elle sent bon ; elle a la douceur et la fermeté des très jeunes enfants. Notez que je ne suis pas spécialiste…

-Ah mais c’est une très jolie description !

Katharina était comme lui : sur la brèche. Ils étaient dans la vie comme ils étaient dans le film. Soucieux mais plein d’espoirs pour l’avenir.

 

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