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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
26 janvier 2024

Erik N / Le Danseur. Partie 4. Vera Luciano. Film de Mills.

VERA LUCIANO

Dès qu’il retrouva Mills, le danseur vit que ce film l’aiderait. Ce fut le cas. L’histoire en était simple : Véra, quarante ans, est une ancienne artiste lyrique qui a perdu sa voix. Elle ne sait comment se reconvertir. Elle rencontre Adam Walker, qui lui était danseur classique mais voit se terminer sa carrière. Lui aussi est en recherche. Tous deux vivent une histoire d’amour, parsemée de belles chansons et de numéros de danse et finissent par faire un spectacle de leur histoire. Celui-ci plaît. Le ton serait tragi-comique, la mise en scène enlevée, les couleurs acidulées.  Tout était prêt. En trois films et des années de documentaires pour la télévision, Nicolas était devenu rigoureux. Sa direction d’acteur avait gagné en force. On commença par toutes sortes de scène en extérieur puis on passa à celles qui étaient tournées en studio. Le producteur était le même que pour Le Danseur mais cette fois, il salua Erik sans s’appesantir. Les acteurs s’entendirent bien et Katharina David fut une découverte pour tous. Elle était danoise par sa mère et américaine par son père. Elle avait passé quelques années à Copenhague quand elle était enfant et parlait assez bien le danois. Elle avait toutefois fait ses études aux USA et elle y avait fait aussi une bonne carrière d’artiste lyrique. Brune aux yeux bruns, elle avait une beauté classique et non ostentatoire. Sa vie n’avait pas dû être simple mais elle était calme et souriante. Erik fit tout de suite attiré par elle et ce qu’elle dégageait. Il la trouva amicale. Ses confidences furent cependant réservées à Nicolas. Puisqu’il était à San Francisco, il pouvait souvent voir Eva. La reconnaitre, c’était l’adopter. Le metteur en scène pensait comme Else : c’était à faire. Chloe n’y voyait pas d’obstacle. Elle était aimable et conciliante avec le danseur mais ne s’appesantissait pas. Très prise par son fils encore tout jeune, sa fille et son mari, elle savait ce qu’elle avait gagné et ne voulait pas trop côtoyer celui qu’elle avait tellement aimé. Elle savait qu’à New York, Barney était persuadé qu’elle parlerait, présentant leur accouplement comme un viol ; mais elle ne le ferait jamais. Se venger de cet homme ne l’intéressait plus. Quant à Erik, elle le blesserait de manière gratuite et ne s’y résoudrait pas. Les semaines défilant, elle l’invita de temps en temps à dîner en famille. Jim se montra courtois et ce fut réussi. Seul à seul, ils parlèrent de la danse : Le Spectre de la Rose, l’Après-midi d’un faune, Jeux, Shéhérazade, Petrouchka, ces ballets crées pour Nijinsky ou chorégraphiés par lui qu’elle avait tellement aimés à cause d’Erik. Elle évoqua Le Journal qu’il avait lu et relu ; et elle fit allusion à la mort de Kyra Nijinsky. Elle avait été heureuse que découvrir tout un univers inconnu d’elle. Le sien était plus modeste mais il existait. Elle montra à Erik ses dessins et ses tableaux. Tant qu’ils vivaient ensemble, elle l’avait peint e dessiné et il avait tout gardé. Les œuvres de Chloe lui importaient plus que les photos précieuses que Williamson avait faites. Désormais, elle peignait des paysages pleins d’arbres et de fleurs, des plages, ses enfants, des personnages réels et imaginaires. Tout était cohérent. Il ne pouvait trouver cette œuvre miraculeuse, car elle ne l’était pas, mais il était heureux pour elle. Elle avait su revivre après leur rupture.

Et il y avait Eva. Plusieurs fois, Chloe la lui confia et il la conduisit à son hôtel où elle resta dormir. Elle était intimidée mais non craintive. Il débordait d’amour pour elle. Il l’emmena chez les Mills aussi ; elle y fut fêtée.

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