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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
4 février 2024

Erik N / Le Danseur. Partie 4. Erik et Jane. Sandborn.

 

MC

Les figures du passé, celles qui étaient bienveillantes, étaient là : il correspondait avec Irina, parfois avec Oleg et Hanna, voyait Peter Martins et des amis danseurs. Il fut surpris quand une rencontre rompit le cercle de ses habitudes. Jane Hopkins, dont il avait gardé le doux souvenir des années durant, se manifesta tardivement. Elle vivait toujours à Londres, mais remariée, voyageait. Elle avait suivi sa carrière, avait vu le film et Vaslav.

-Une compagnie de danse ! Quelle merveille ! Et vous avez quoi ? A trente-trois ans, vous en êtes quasiment le roi !

Il vit son bonheur aussi sa nostalgie : ce si jeune homme, ce thé, cette façon qu'elle avait eue de refermer ses bras sur lui en disant le voulant tellement. Il se souvint de l'intérieur de ses cuisses, si tendrement blanc et de ses gémissements. Elle fut pleine de tact et, pour cacher son trouble, elle se mit à sourire.

-Je vous vois danser ce soir. Vous serez seul en scène. Je préfère ainsi. Pas de partenaire féminine, pas de comparaison !

Elle le toucha en parlant ainsi car cette possessivité qu’elle manifestait restait gracieuse. Elle poursuivit.

- Vous êtes très racé. Vous l’étiez déjà mais vous avez changé. Vous n'êtes plus le très jeune homme rayonnant avec qui j'ai dansé L'Oiseau de feu mais vous restez singulier et beau ! Vous semblez plus seul aussi.

-Oui, vous pouvez en comprendre la raison, vous qui êtes danseuse. Il faut leur plaire à tous et vouloir bien plus que cela ! Je l’ai toujours ressenti mais c’est pire maintenant !  « Danse, sois excellent ! » c’était le leitmotiv d’Hannah et d’Irina, mes deux premiers professeurs. « Danse, Erik, étoile, pas le choix ! » a caractérisé Julian Barney qui dirige ce théâtre.  « Danse, Erik. New York City ballet. Attention : pas de fautes ! » est venu de Peter Martins au New York City Ballet.  Et bien sûr, toujours et partout, il y eu ces appels : « Danse comme jamais et donne- nous le meilleur ! Ne faiblis pas ! Ne déçois pas ! ».

-Je comprends. C’est lassant mais exaltant aussi ! Qui serions-nous sans cela ?

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