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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
4 juin 2023

Jean Babilée ? Un prince français.

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SON CHAT SUR SA MOTO.

Souvenir de cet homme droit à la silhouette graphique, en chemise blanche et pantalon noir posé comme un hiéroglyphe sur le plateau. Babilée s'inscrivait dans l'espace quoi qu'il fasse, d'un éclat subtil et mat, qui poinçonnait la mémoire.

Des innombrables créations réalisées avec le gotha de la scène, Jean Babilée aimait extraire le ballet Mario e il Mago, spécialement imaginé et mis en scène pour lui par Luchino Visconti en 1956, à la Scala de Milan. Sur une nouvelle de Thomas Mann, dans une chorégraphie de Léonide Massine, Babilée conservait de cette œuvre forte et magique un souvenir inoubliable, qui représentait pour lui une « perfection de production ». Il retravailla avec Visconti un an plus tard, dans une pièce intitulée Maratona di danza, créée à Berlin, sur le thème des marathons de danse.

Dans son minuscule appartement de la rue du Bac, à côté de son chat qu'il baladait avec lui sur sa moto et de sa barre de danseur qu'il accrochait à un lit, Jean Babilée recevait ses invités avec la bienveillance classe et souriante d'un seigneur qui a tout connu. Depuis quelques années, Zapo lui avait glissé un pense-bête sur son téléphone portable avec les dates et autres précisions chronologiques de sa carrière et de sa vie, pour immédiatement s'y référer en cas de flou. Il n'en avait que rarement, plongeant dans ses souvenirs pour en revenir avec des brassées d'images et de sensations fraîches qu'il restituait en conteur.

 

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