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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
3 janvier 2024

ESTHER ET LA PETITE DANSEUSE ORIENTALE. Jean-Louis et Aïcha: des fantômes bavards !

des fantooooooooooooooooooooomes

Esther, jeune avocate, est ravie de son nouvel appartement mais des fantômes sortent des murs et lui parlent...

Tout allait bien donc et puis, une nuit, ça a commencé.

Bon je dormais et j’ai été tiré du sommeil par une voix masculine qui disait comme :

-Ah, Aïcha, tu es revenue ! Tu sais, ça me fait tant plaisir !

Moi, interloquée, je me suis dressée dans mon lit. La lumière était encore éteinte. J’ai dit sans me rendre compte de mon ridicule :

-Pardon, je ne comprends pas.

Je pensais que le silence allait me répondre mais pas du tout ! Voilà qu'a de nouveau retenti la voix masculine :

- Aïcha ! Te voilà donc! Ah comme tu es belle, ma danseuse ! Tu l'as toujours été

Là, j’ai allumé la lumière et j'ai vu quoi ? Une tête d’homme qui sortait du mur. J'ai hurlé

-Qui êtes-vous ?

-Jean- Louis Faucheux.

-C’est qui, ça, Jean-Louis Faucheux ?

-L'éternel amoureux d'Aïcha Djalil !

-Vous faites erreur. Personne de ce nom ne vit ici. Moi, je suis Esther !

-"Vous faites erreur", comme vous y allez ! Regardez...

Sur le mur opposé, commençait à se dessiner la silhouette d'une danseuse du ventre orientale. C'était une jeune femme d'une vingtaine d'années, très gracieuse et jolie. Elle me souriait.

C'était à devenir fou cette histoire : deux spectres qui se contemplaient dans ma chambre ! Comprenant mon effroi, ils se mirent à me réconforter.

-On ne vous aura rien dit ! Plusieurs familles ont vécu ici après leur retour forcé d'Algérie, dans les années soixante. Moi, Jean-Louis, j'ai vécu dans ce petit-appartement avec ma mère, jusqu'à ce que celle-ci tombe malade. Au début, ça a été très difficile pour moi, ici. D'abord, nous étions à l'étroit mais c'était un bien de famille, alors, que dire ? Ensuite, je regrettais une fille dont j'étais tombé amoureux, une danseuse. Attention, hein, c'était une fille sérieuse qu'on ne pouvait pas voir comme ça ! Moi, j'étais un blanc, un Français et elle une Algérienne. Donc, d'emblée, c'était impossible. Ça n'empêche pas l'amour, vous savez...

SORTANT D'UN MUR

Je restais interdite. Je n'allais pas de nouveau parler à un visage masculin qui sortait d'un mur ! Il a poursuivi.

-Pendant des mois et des mois, je n'ai cessé de penser à elle. J'étais très jeune, juste dix-sept ans...Ensuite, le temps a passé. Je me suis formé comme mécanicien et suis parti à l'armée. Je me suis ensuite marié, ai eu des enfants et suis mort. Avec ma famille, je vivais dans la banlieue sud. Je tenais un garage. J'ai su qu'Aïcha s'était mariée elle-aussi et avait eu cinq enfants. Elle est partie avant moi pour l'autre monde. Un accident de la route...J'aurais pu l'oublier mais ça n'a pas été le cas. Quelques temps après mon décès, je suis revenu hanter cet appartement où vivaient toujours des gens seuls. J'ai effrayé certains, comme vous, et laissé d'autres de marbre. C'est simple, ils ne me voyaient même pas. Je savais qu'Aïcha entendrait mes appels et finirait pas venir. Elle l'a fait encore et encore mais il lui arrive de disparaître assez longtemps. Elle-aussi m'aime mais elle n'est pas aussi constante que moi. Il faut parfois que je l'attende longtemps...

-Et je peux y faire quoi, moi ? Je suis avocate...

-Justement !

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